Un air est dit « vicié » lorsqu'il a déjà été utilisé pour la respiration et/ou qu'il a été chargé de polluants, d'émanations, de poussières ou d'odeurs. Un air vicié est une source de désagréments et même de nuisances aussi bien pour le confort que pour la santé des occupants d'un habitat. Le corps humain a besoin d'air pur, ou tout au moins d'air sain amené par une aération, ou brassé par une ventilation ou une climatisation (cela est encore plus essentiel pour les enfants et les femmes enceintes).
Ce zoom vous présente les principes de l'extraction et de la purification de l'air vicié, les risques induits par la stagnation d'air vicié, la façon de reconnaître un air vicié et les précautions à prendre pour y remédier.
Qualité de l'air intérieur : la chasse à l'air vicié
Il existe désormais un diagnostic immobilier relatif à la qualité de l'air intérieur afin de préserver la santé et le bien-être des occupants, preuve de l'importance qu'il faut attribuer à l'air que l'on respire.
L'analyse de la qualité de l'air comprend plusieurs mesures relatives à la concentration en oxydes de carbone et à la présence de radon et de COV (Composés Organiques Volatils), dont le benzène, les formaldéhydes, etc.
Causes d'un air vicié
Un air vicié est donc un air stagnant (chargé en polluants et en émanations) et déjà respiré (appauvri en O2 et chargé en CO2 et en humidité).
Polluants
Qu'ils soient d'origine naturelle ou artificielle, les polluants ont un degré de toxicité qui augmente en fonction de leur concentration dans l'air (en ppm) et selon la durée d'exposition des personnes. Parmi ces polluants classiques dans l'air intérieur des bâtiments, on note le plus fréquemment la présence de :
- radon : gaz radioactif d'origine naturelle émis par les roches souterraines durant leur décomposition, le radon monte depuis le sol à l'intérieur des locaux. Il est identifié comme la deuxième cause du cancer du poumon après le tabagisme ;
- COV (Composés Organiques Volatils),
- formaldéhydes (colles des meubles, peintures et revêtements), impliqués dans la survenue de leucémies, et notamment de leucémies myéloïdes chroniques ;
- hydrocarbures (benzène et benzopyrène) considérés comme cancérogènes en raison de leurs propriétés génotoxiques ;
- certaines émanations des produits d'entretien des sols et des surfaces sont reconnues comme générateurs de pathologies respiratoires et/ou neurologiques, voire générateurs de cancers.
Bon à savoir : les polluants dans l'air intérieur sont répartis en 2 groupes selon que leurs effets (irritation des muqueuses et de la peau, céphalées, migraines...) sont à court terme, soit quelques jours ou semaines après l'exposition même brève à de fortes concentrations, ou des effets (pathologies) à long terme après une exposition longue ou des expositions fréquentes, comme sur des lieux de vie et de travail, où ils sont à des concentrations réduites mais pernicieuses.
Défaut d'oxygène
Un air vicié contient 4 à 5 % de plus de dioxyde de carbone (CO2) qu'un air pur et donc, comme le dioxyde de carbone a pris la place de l'oxygène dans sa composition, l'air vicié contient 4 à 5 % de moins d'oxygène (O2) que l'air pur.
Or, le corps humain a un besoin vital de cet oxygène pour le fixer dans le sang. Un défaut d'oxygène (O2) et/ou une concentration trop élevée en dioxyde de carbone peut entraîner des troubles (perte de concentration, nausées, migraines...) et des nuisances.
Hygrométrie
La respiration génère de la vapeur d'eau qui reste en suspension dans l'air. Ajoutée à celle provenant de l'évaporation des différents éléments et appareils de la pièce, l'humidité dans l'air lorsqu'elle est en excès est source d'inconfort (sensation de froid ou de touffeur) et de nuisances (prolifération de moisissures, germes et bactéries).
Lorsqu'on contraire l'air vicié est devenu trop sec (appareils électriques à effet dessicant notamment), les muqueuses se dessèchent, ce qui crée inconfort et difficultés.
Identifier un air vicié
Lorsqu'on ressent une sensation de mal-être dans une pièce ou un local, que cette sensation soit irraisonnée ou basée sur des perceptions olfactives, il est déjà trop tard et le résultat est alors évident : l'air de cette pièce est vicié.
Avant que cet air vicié ne soit perceptible et donc déjà générateur de mal-être et porteur éventuel de pathologies, certains signes sont à détecter individuellement :
- La présence de polluants est la plupart du temps prévisible :
- Le radon : inodore et incolore, il est dégagé principalement par des sols granitiques. Il est possible de connaître le risque d'exposition au radon de sa commune sur le site de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire).
- Les autres polluants (COV, formaldéhydes, benzène, etc.) sont généralement dégagés par des colles, enduits et produits servant à l'assemblage et à la pose de mobilier, revêtements, isolants, ainsi que par certains produits d'entretien des surfaces mais aussi des désodorisants. Avant de faire entrer des produits ou des meubles (notamment en panneaux de particules) et des revêtements (sol, mur, plafond), il est indispensable de contrôler leur éventuel potentiel de dégagement de vapeurs et d'émanations grâce à l'étiquette QAI, qui indique en 4 classes le potentiel de nocivité dans l'air.
- Le manque d'oxygène ne pouvant être contrôlé sans appareil de mesure, c'est la sensation d'étouffement ou d'oppression qui doit alerter sur l'éventuel appauvrissement en oxygène de l'air ambiant.
- L'humidité : taches de moisissure dans les angles et recoins de la pièce, papiers ou tissus devenant moites ou collants, buée sur les vitres, peintures écaillées ou qui s'effritent sont autant de signes que l'humidité de l'air est trop élevée. Même si la pièce vient d'être aérée, les supports et matériaux ont conservé la trace d'un air trop humide et vicié en termes d'hygrométrie.
Remédier à l'air vicié : extraction, aération, ventilation, purification
Tout d'abord, en partant du postulat qu'une pièce est remplie d'air vicié, la première chose à faire est d'extraire cet air vicié, puis de le remplacer par de l'air pur avant de s'attaquer aux causes du problème.
Extraction
C'est le plus facile à faire, car il suffit d'ouvrir les fenêtres en créant éventuellement un courant d'air pour que l'air vicié s'évacue d'une pièce. Il est recommandé d'aérer les pièces 10 minutes chaque jour au moins pour en évacuer l'air vicié, quelle que soit la période de l'année.
C'est afin d'extraire l'air vicié que la pose d'une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) est obligatoire depuis 1982.
Aération
À partir du moment où l'on ouvre les fenêtres, l'air vicié qui s'extrait est remplacé par de l'air extérieur réputé plus pur.
Lorsque c'est la VMC qui s'applique à extraire l'air vicié, des aérateurs ont été installés dans les huisseries afin d'admettre la quantité d'air extérieur permettant le renouvellement en continu de l'air ambiant.
À noter : cette aération doit être plus importante lors de travaux de bricolage, de cuisine, de ménage, de douche et de bain.
Ventilation contrôlée
Elle permet de mettre en mouvement l'air, afin d'accélérer les processus d'extraction et d'aération générés par la VMC et les aérateurs de fenêtres associés à cette VMC.
On considère que la ventilation doit assurer le renouvellement de 45 m³ d'air par heure et par occupant.
Il existe des VMC classiques, mais aussi double-flux pour récupérer des calories et limiter les déperditions énergétiques, et/ou hygroréglables afin de moduler les volumes d'air à extraire et à admettre en fonction de l'humidité.
Les locaux professionnels sont plutôt équipés d'un caisson de ventilation et de caissons d'extraction.
Déshumidification
Un air pur très chargé en humidité devient rapidement inconfortable.
Si le local ne subit pas de fuites, d'infiltrations ou de remontées capillaires d'humidité, il suffit d'en assécher l'air pour obtenir la salubrité et le confort.
Si des déshumidificateurs peuvent y contribuer ponctuellement sans possibilité d'ajustement, la climatisation permet de régler le taux d'humidité que l'on souhaite obtenir et conserver durablement dans une pièce.
Épuration
Il faut bannir plusieurs parfums d'ambiance et/ou désodorisants (diffuseurs d’odeurs, sprays, encens, bougies parfumées, vaporisateurs de parfums) et assainissants qui ne peuvent que charger davantage l'air ambiant de produits pas toujours recommandables, et privilégier la filtration fine (HEPA), voire l'ionisation sensée détruire les germes, comme le proposent de nombreux appareils de climatisation.
Bon à savoir : il y a encore des personnes qui croient (et qui enseignent) qu'un climatiseur renouvelle l'air ambiant. Or un climatiseur n'étant équipé que de tuyaux de gaz caloporteur, il n'extrait ni ne transporte d'air. Si la climatisation permet de réguler la température et l'hygrométrie, d'assurer la filtration voire l'assainissement et l'ionisation, elle ne dispense pas d'assurer l'extraction et l'aération dans les locaux climatisés.
Afin de réduire la pollution de l’air intérieur, Santé publique France recommande également de :
- limiter l’usage en nombre et en quantité des produits d’entretien ;
- respecter les conditions d’utilisation de ces produits ;
- ne jamais mélanger plusieurs produits d’entretien.
Vous pouvez aussi utiliser des filtres haut de gamme, comme le Biow, qui sont efficaces pour améliorer considérablement la qualité de vie des personnes allergiques. Cette technologie brevetée permet à l'organisme de « récupérer » en modifiant les expositions liées à notre environnement.